Article de Presse
Architecture d'Aujourd'hui, n°156, Gilbert Cordier
Juin-Juillet 1971
Le Parc des Princes. Paris
Critique architectonique
Conception et réalisation : ROGER TAILLIBERT,
ARCHITECTE
Collaboration technique partielle : S.E.E.E.
Exécution: ENTREPRISE FRANCIS BOUYGUES
PIERRE RICHARD, INGÉNIEUR
Lorsqu'il s'est agi de concevoir un stade de 50000 places abritées,
à être édifié entre les échangeurs des
portes de Saint-Cloud et d'Auteuil à Paris, je choix s'est rapidement
fixé sur Roger Taillibert, orienté depuis une dizaine d'années
sur la recherche de structures pour équipements sportifs. En effet,
celui-ci est aussi bien l'apôtre des membranes tendues, suspendues
et mobiles dont il couvre ses piscines « tous temps », en France et en Allemagne,
que des structures gonflables (piscine Montfleury à Cannes) et des
voiles minces en béton (centre nautique de Deauville). De plus,
après le complexe de Font-Romeu (centre d’entraînement préolympique),
il réalise actuellement ; le très important ensemble sportif
de Chamonix.
Conception générale.
En matière de stades, les exemples ne manquent pas, ceux de
Torroja, de Nervi, de Ramirez Vasquez, de Bodianski, de Tangue...; mais
la plupart des grandes structures sont des cratères, solution incompatible
avec le passage sous le site de la voie périphérique express
et le maintien en activité, en début de chantier, de l'ancien
stade, au centre de la nouvelle réalisation... Pour Taillibert,
c'est le programme d’une arène; il rêve de « faire jaillir du sol une structure
qui explique le mieux possible les ressources de la construction contemporaine
». Champion de l'anti-matière, il veut poursuivre en précontrainte
ses recherches sur les membranes tendues, également issues du perfectionnement
des câbles, pour la réalisation d'une structure légère
où s'affirme l'économie et la performance du matériau.
Formalisation.
Le gabarit de l'aire de jeux (164,20 m x 99,60 m), les angles de visibilité,
entraînent à concevoir un volume annulaire défini extérieurement
en plan par une ellipse d'axes 251,50 m et 191 m, tangente aux limites
du terrain, et intérieurement par une succession d'arcs de cercle.
Le souci de visibilité totale (17 000 m² sans points d'appui
intérieurs) entraîne le sentiment de libération spatiale,
de dépassement architectonique.
L'inscription entre deux courbes non homothétiques, l'obligation
de rejeter les eaux pluviales vers l'extérieur, amènent à
formuler une toiture à double courbure qui recueille les eaux vers
le centre de l'arène et les transportent, sans aucun élément
visible, par l’évidement de consoles, vers quatre points de l'ellipse
extérieure. Cette toiture à double courbure et les portiques
variables qui la supportent définissent le mouvement général
de l'arène, lui conférant son dynamisme.
Pour une gestion souple, les tribunes ont été réparties
en deux niveaux interférentiels de 23000 et 27000 places, à
circulations indépendantes, utilisables séparément,
chacun desservi par 25 vomitorium.
La réduction maximum des circulations horizontales entre escaliers
restreint le temps d'évacuation à un quart d'heure. Quatre
déambulatoires, aux impressionnantes proportions, décrivent
le complexe en ses différents niveaux. Taillibert intègre
au maximum les vocations secondaires : éclairage, sonorisation,
prises de vues, retransmission... Une galerie technique - grill de théâtre,
d'une longueur de 600 m, portée à bout de bras par les consoles,
à 30 m au-dessus du terrain, « arrose » la pelouse et
révélera la fantastique architecture de nuit au moyen de
projecteurs réglables ; elle abrite également la sonorisation,
la transmission radio-télévisée et des écrans
publicitaires déroulables. Une plate-forme suspendue, complétée
d'un travelling au sol, permettra le « balayage » du terrain.
Une trentaine de cabines de commentateurs sont prévues au dernier
niveau des gradins : cellules de verre en pointes de diamant, pour une
vue panoramique du stade. Un circuit télévisé contrôle,
depuis les guichets, l'occupation des tribunes. Enfin est envisagé
le chauffage sous pelouse, pour une utilisation toutes saisons.
Parti constructif.
Le parti constructif marque une étape technique, tant pour le
calcul sur ordinateur des courbes complexes d'efforts que pour la préfabrication
et le collage de voussoirs en béton précontraint, technologie
extrapolée de celle des ponts.
L'ossature est constituée par un ensemble de 50 portiques autostables
équilibrés par un système de précontrainte.
La pente constante des gradins et la couverture à double courbure
font varier, à l'intérieur de chaque quartier, la hauteur
des portiques de 24,90 m à 34,30 m et la longueur des porte-à-faux
de 32,50 m à 45,60 m. Chaque portique repose sur un massif d'ancrage
prenant appui au niveau du bon sol (craie) ou, au droit du périphérique
(passage total 34 m, gabarit de 4,80 m), en des points décalés
par rapport à l'axe du tunnel où la hauteur des poutres de
couverture atteint 5,50 m. La courbe circulaire des piliers, qui ramène
leur base au droit du centre de gravité du portique, détermine
un porte-à-faux de plus de 5 m vers l'extérieur du stade.
Leurs sections horizontales sont des trapèzes évidés
dont les hauteurs varient de 4,60 m à 5,80 m. La section verticale
des consoles, rectangulaire, atteint 6,10 m au droit de l'encastrement.
Le contreventement est assuré par la galerie technique, en extrémité
de consoles.
Piliers et consoles sont chacun constitués de 12 voussoirs collés
à la résine époxy, côte monolithique liée
par des câbles jusqu'à une chambre de précontrainte,
à la base des portiques. Le voussoir supérieur reçoit
à la fois les ancrages, extrémité de câbles
des poteaux et les ancrages arrière de câbles des consoles.
Le montage s'effectue schématiquement de la manière suivante
: les quatre premiers éléments des piliers sont posés
sur vérins, puis, après un premier réglage, on procède
à l'empilage des voussoirs jusqu'au sommet du pilier et à
leur scellement au moyen de résines époxy. On applique au
fur et à mesure la précontrainte verticale. On passe ensuite
à la console dont on vérine les deux premiers voussoirs avant
réglage d'inclinaison dans les deux directions, ceci pour tenir compte des
flèches et des imperfections possibles de la préfabrication.
On achève la construction des consoles par mise en place successive
des voussoirs. Des câbles provisoires de blocage sont utilisés
avant la précontrainte définitive qui ne peut intervenir
que lorsque tous les éléments de la console en porte-à-faux
sont en place. Le profil de ces piliers et consoles, pour des raisons d'esthétique,
est particulièrement fin. Le béton est employé ici
au maximum de ses possibilités. On atteint des pressions de 200
bars dans les portiques, tandis que l'effort tranchant au niveau de l'élément
de liaison pilier-console est de l'ordre de 400 tonnes. Aussi les plans
de ferraillage et de précontrainte ont-ils dû être étudiés
avec un maximum de précautions afin que les voussoirs soient parfaitement
homogènes et que l'on arrive à passer dans leur épaisseur,
somme toute peu importante, tous les câbles et aciers nécessaires.
Les formes générales reposent essentiellement sur deux critères
: observance des forces de gravité et économie de matière.
On a ainsi réalisé, pour des hauteurs et des porte-à-faux
qui constituent des records mondiaux, une structure en voiles minces dont
les épaisseurs varient de 15 à 30 cm pour des efforts de
plus de 2500 tonnes.
Fonctions de protection et d'accueil ont été dissociées
: portiques et gradins sont indépendants, aucun effort n'étant
théoriquement reporte des uns sur les autres. Les tribunes prennent
appui sur les massifs d'ancrage des piliers par l'intermédiaire
de béquilles en béton armé, inclinées à
60°, reprenant d'une part les planchers du niveau 2 et d'autre part
les crémaillères supportant les gradins du niveau supérieur.
En fait, ces crémaillères, sont également appuyées
sur des portiques par l'intermédiaire d'un appareil néoprène
destiné à « encaisser » les dilatations. La couverture,
également dissociée de la structure, est constituée
par des poutres caissons préfabriquées en tôle, pour
un système élastique.
Réalisation.
La construction d'un nouveau stade ayant été entraînée
par celle de la voie express, le maître de l'ouvrage originel est
la Ville de Paris, auquel s'est associé le Ministère de la
Jeunesse et des Sports. Après détermination du principe constructif
par Taillibert, la SEEE, bureau d'études en charge pour la Ville
de Paris de ce tronçon de voie express est consultée pour
l'établissement des pièces techniques et quantitatives du
marché. Elle apporte également son concours pour le calcul
des fondations, avant de remplir sa mission de contrôle et d'assistance
pour l'exécution. C'est donc un dossier relativement très
complet, bien que non arrivé du point de vue technique, qui est
produit aux entreprises, en vue de l'appel d'offres d'août 1968.
Pierre Richard, qui a créé chez Francis Bouygues la section
génie civil, a déjà à son actif l'échangeur
de Bagnolet et divers ponts à voussoirs.
Première phase d'environ deux semaines : dessin empirique de
différentes solutions « on ne peut rien calculer sans dessins
», les ordres de grandeur étant fournis par la règle
à calcul. Concurremment, avec le bureau des méthodes de l'entreprise,
première approche de réalisation concrète. Dans une
deuxième phase, d'égale durée : calculs de vérification,
sommaires vu la proximité de l'adjudication (terminal d’ordinateur
IBM) : « la vérification de la précision en fin de
console ne peut être alors réalisée, faute d'un programme
adéquat, à créer », mais quasi-certitude d'arriver
à une précision acceptable par appréciation des résultats
pratiques de la précontrainte. Concurremment, estimation des diverses
solutions menant à l'estimation finale d'adjudication.
L’adjudication est prononcée en octobre 1968 pour une ouverture
du chantier en décembre en ce qui concerne le périphérique,
en novembre 1969 pour le stade avec achèvement du gros oeuvre en
janvier 1972 (inauguration pour la coupe de France de football de juin
1972).
Les grandes idées, les formes générales sont conservées,
mais il faut reprendre les solutions de détail : « travail
de Pénélope ».
Richard imagine alors: un système de voussoirs préfabriqués
extrapolé de celui des ponts: la géométrie variable
est imposée par le fait que pour 1/4 de stade, tous les éléments
sont différents. La machine reste inconnue pour servir de coffrage
déformable à des surfaces à double courbure, capable
d'ajuster les tracés analytiques avec une précision de l'ordre
du mm pour les joints collés et une tolérance de 2 cm en
extrémité de console, après un parcours de 80 m dans
l'espace; soit une précision du 1/4000, comparable à celle
de la mécanique de précision. Nécessité de
faire face aux difficultés inhérentes au matériau
: béton de qualité constante issu d'éléments
disparates, fluage variant selon l'âge du béton au moment
de sa mise en charge, appréciation du comportement des aciers et
des complexes béton-acier. Connaissance des limites des machines-coffrages.
Chauffe à la vapeur, pour un cycle journalier.
Autre problème à résoudre: la torsion provoquée
en extrémité de consoles, par les éléments
du bandeau; pour ce bandeau, constitué d'éléments minces (8 cm), grande précision exigée par le passage
des câbles de précontrainte et par des considérations
esthétiques (pas d'ondulations); rejet des échafaudages,
d'un coût disproportionné avec la matière en oeuvre.
Parallèlement à ces recherches, le bureau d'études
procède à l'écriture des programmes de calcul automatique
qui seront nécessaires durant la construction, programmes complets
fournissant aussi bien la géométrie des pièces, leurs
caractéristiques mécaniques, les efforts (moments, efforts
tranchants), les contraintes à toutes les phases du montage, les
déformations à des dates s'échelonnant sur une dizaine
d'années...
Le poids moyen des éléments, 20 t, et la très
faible tolérance d'ajustage impliquent un matériel de levage
puissant: en particulier une grue «1425 » de 500 t, de 50 m
de hauteur sous flèche, capable de monter 20 t à 25 m en
flèche. Dotée d'un contrepoids à position automatique
variable (programmation) elle doit allier précision et fiabilité
à sécurité de chantier. Les gradins sont posés
à partir de ponts roulants s'adaptant aux différences de
géométrie des consoles, notamment à leur convergence,
et se translatant d'une travée à l'autre, leurs efforts en
charge équivalant à ceux de la toiture, y compris surcharge
neige. 500 ouvriers, 40 chefs d'équipe, 8 chefs de chantier, 10
techniciens, 12 ingénieurs mettent actuellement en oeuvre 61000
m3 de béton, 5.800 t d'acier à béton, 550 t d'acier
de précontrainte.
L'économie de temps et de matériel est clairement évidencée
par l'absence d'échafaudages, rendue possible grâce à
la technique de précontrainte, des joints collés, des moyens
d'ajustage. Une telle exactitude de réalisation infère des
moyens d'étude puissants : des calculs, des dessins d'exécution
précisant les moindres détails, une liaison étroite
et permanente étude-exécution. Après réalisation,
chaque élément préfabriqué est mesuré
avec précision, les écarts de dimensions admissibles sont
transmis aux services d'études qui renvoient au chantier les consignes
pour la pièce suivante. Le même relationnement existe entre
réglage des éléments et manoeuvres d'assemblage. Le
volume des calculs nécessaires à la vérification des
résistances et à cette coordination avancée ne peut
s'envisager qu'avec la présence in situ d'un terminal d'ordinateur,
en particulier l'exceptionnelle précision pour l'assemblage final
de la galerie technique ne peut être achevée que grâce
à l'écriture de programmes originaux permettant de prévoir
la déformation des ouvrages pendant leur montage et dans le temps.
La première console expérimentale a permis de vérifier
les résultats fournis par ordinateur : pour une tolérance
admissible de 25 mm en extrémité de console, la variation
réelle n’est que de 5 mm : un tel type de précision est désormais
possible. Les aciers, les câbles, les agrégats, le ciment
sont l'objet de contrôles multiples. Un laboratoire intervient pour
les dosages et effectue des prélèvements quotidiens sur chaque
pièce préfabriquée : 9 éprouvettes sont prélevées
sur chaque console; 3 sont écrasées à 7 jours, 3 à
28 jours, 3 sont soigneusement conservées. Chaque joint époxy
est l’objet des mêmes essais.
Contenu émotionnel.
Ce premier environnement de béton précontraint à
l'échelle de la démographie contemporaine détermine
un sentiment analogue à celui dispensé par les grands ouvrages
d'art: facilité d'appréhension, évidence de conception,
majesté sans rigueur excessive d'un complexe à la fois immense
et souple. Affirmation structurelle, la dominante de haubans sculpturaux:
côtes d'un fruit gigantesque, infèrent un sentiment achevé
de logique, de dépassement humain.
Dynamisme de l'expression, les consoles projettent dans l'espace le
grill technique, dans un engagement à l'action. Esthétique
du chantier, le hérissement des câbles de précontrainte, à la naissance des
fléaux, la coupe à la fois évidente et mystérieuse,
où forces et contreforces habilement opposées s'affrontent
en un gigantesque épaulement. Les assises puissantes, prêtes
à recevoir un jeu de construction dont le moindre élément
écraserait cent hommes, autour de grues immenses, contemplatives
de leur oeuvre. Ce sont encore les promenoirs - déambulatoires,
à la fois souks et narthex, d'où se perçoit déjà
l'immanence d'un espace privilégié. Ce sera bientôt
la sensible immatérialité de la double courbure, haussant
et abaissant progressivement les portiques.
Constructeurs.
Pour la programmation du calcul électronique de ces formes sculpturales
qui, pour la plupart, correspondent aux efforts, une étroite et
compréhensive collaboration aurait théoriquement dû
s'instaurer entre responsables constructeurs, de formation architecte ou
ingénieur.
Taillibert, techniquement formé à sa propre école,
doué de qualités de chercheur, démontre s'il en est
encore besoin, à quel point se confondent aujourd'hui recherche
et création. Ce chercheur opiniâtre qui dépose: «
on arrive aujourd'hui avec très peu de matière, beaucoup
de matière grise et peu de matière-poids, à faire
passer des efforts considérables dans ces nouvelles structures.
Ceci est le fait des possibilités de l'informatique, qui permet
de réaliser des ensembles de calculs dont les résultats sont
pratiquement immédiats... » Il expose une forme ample d'appréhension
technique qui devrait permettre la compréhension intégrale
de la mission du constructeur, à l'intérieur d'une équipe
coordonnable. C'est cette approche, actuellement rare, qui a donné
au quatrième mois d'étude, une maquette quasi-définitive,
en particulier une coupe magistrale.
Cette orientation commune aux grands constructeurs qui, avec Torroja,
considèrent la maquette grandeur nature comme élément
essentiel de l'étude (« si ça tombe, on verra »).
Taillibert conseille de même, au moment où semble insurmontable
la difficulté de convaincre « arrêtez les calculs et
commencez à construire », précepte qui le détermine
à faire réaliser un portique autostable sur lequel il est
le premier à monter et où les tests ont tout loisir de s'acharner.
C'est cette intégralité de démarche qui lui permet
de concevoir le détail à l'esprit de l'ensemble: intégration
des programmes secondaires, jusqu'aux fauteuils escamotables et réglables,
en plastique injecté et fonte d'aluminium.
Dans la générosité d'une économie intégrale
où l'observance des contraintes élimine l'excès de
matière, Taillibert peut exprimer la contemporaineté qui
lui est propre: « les contraintes ne sont pas orthogonales,... la
nature n'est pas faite de lignes droites, la courbe correspond également
à l'éclairage, l'esprit plastique contemporain appelle donc surtout les formes courbes... ».
Dans les faits, malgré un magistral et exceptionnel résultat,
la collaboration architecte - ingénieur n'apparaît pas sans
nuages. Les ingénieurs des entreprises pressenties ont reçu
directement le dossier d'appel d'offres de la Ville de Paris, maître
de l'ouvrage. L'adjudication a été prononcée sans
qu'aucune rencontre architecte-ingénieur ait été provoquée.
Les études d'exécution sont ensuite menées sans aucun
contact pluridisciplinaire, jusqu'au premier rendez-vous de chantier.
Dans ses grandes lignes, le projet d'architecte est scrupuleusement
suivi et, de l'avis des ingénieurs, c'est précisément
ce respect qui rendait inutile la connaissance de l'auteur...,
Ce défaut de relationnement ne peut que s'affirmer au cours
du chantier, de par l'antagonisme des forces et des missions économiques
en présence. Le sentiment d'un engagement commun fait alors souvent
défaut entre cet architecte, ancien élève de l'école
des Beaux Arts, ces ingénieurs des bureaux d'études, issus
d'écoles diverses: Polytechnique, Centrale, Arts et Industries de
Strasbourg... appelés à mettre des connaissances compartimentées
au service d'intérêts économiques opposés, par
le truchement de langages dissociés.
L'exemple du Parc des Princes n'est pas à ignorer. Il illustre
à quel point des réalisateurs, d'une incontestable qualité
d'esprit, participent à une démarche collective dans un difficile
contexte d'oppositions d'intérêts et de désintégration
culturelle. Il montre, s'il en est encore besoin, à quel point est
préjudiciable à l'évolution normale de la construction
une arbitraire partition à l'intérieur de la formalisation
constructive. Ce malheureux état de forces, né au XIXe siècle
du schisme construction métallique-construction pierre, générateur
de tant d'inutiles conflits, doit être fondamentalement et rapidement
révisé. C'est en une telle résolution, favorable aussi
bien à l'exercice de professions discutées entre toutes,
qu'aux enseignements qui y conduisent, qu'il nous faut aujourd'hui oeuvrer.
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