Article de Presse


Paris-Jour, E. de G.
Mardi 17 août 1971

Parc des Princes : un stade de luxe pour la Coupe de France 1972




Le nouveau Parc des Princes qui ressemble à une immense nef de navire dominant le 16e arrondissement et le boulevard périphérique, devrait être terminé pour que s'y dispute la prochaine finale de la Coupe de France, le 3 juin 1972. Nice, Marseille, Saint-Etienne ou Nantes y trouveront la consécration.


Reste à savoir si le public parisien amateur de football et fier d'avoir deux équipes en division nationale ne sera pas un peu déçu par la note à payer.

En effet, le devis établi, il y a trois ans, pour la construction d'un nouveau stade de cinquante mille places était de l'ordre de quarante millions. Or le nouveau stade non seulement coûtera le double, mais est conçu de telle manière qu'il n'y a pratiquement aucune place de parking dans les environs immédiats.


Embouteillages

Il est bien évident que, malgré la présence de parcs de stationnement Porte de Saint-Cloud et Porte d'Auteuil, on assistera, lors des matches importants, qu'il s'agisse du Tournoi des Cinq Nations ou, plus modestement du football, à des embouteillages monstres et à la paralysie totale d'un quartier qui se trouve à proximité d'une des sorties de Paris les plus fréquentées. Bien sûr, il est question de construire un autre parking de sept mille places sous l'hippodrome d'Auteuil, mais on en est encore là dans le domaine des hypothèses.

Dans le domaine architectural, le nouveau Parc des Princes est d'une conception très originale et extrêmement séduisante. Il apparaît comme un ovale de deux cent cinquante mètres de long, sur cent quatre-vingt onze mètres de large. Le tout dominé par une toiture de béton de dix-sept mille mètres carrés soutenue par cinquante portiques : Toutes les places sont à l'abri de la pluie, l'éclairage, est conçu de telle façon qu'il n'éblouisse pas les spectateurs tout en permettant de téléviser, en couleur, les matches de nuit. Une infrastructure très importante existe en sous-sol (restaurant, salle de presse, salon d'honneur, sanitaires, etc.) et les galeries circulaires, dont le revêtement de béton restera intact, sans qu'il y ait d'affiches ou de panneaux, sont très belles et peuvent évoquer une cathédrale.


Impondérables

Toutes ces qualités n'expliquent pas le dépassement extraordinairement important du devis. L’architecte Roger Taillibert, quarante quatre ans, estime qu’il n’y a pas là matière au scandale et qu’il a été obligé de tenir compte d’un certain nombre d'impondérables notamment dans la nature du sous-sol et qu’il a été également obligé d’admettre que, pendant les travaux, se disputent un certain nombre de matches. La chaufferie a aussi coûté beaucoup plus cher que l’on ne je pensait.

Il n’en reste pas moins qu’un certain nombre de conseillers de Paris reprochent à l’architecte d’avoir agi trop « à sa tête »et de s’être montré trop optimiste.

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